Le dalai lama à Taiwan

Au troisième jour de sa visite à Taïwan, le dalai lama a visité les régions dévastées par un typhon début août. Le chef spirituel des Tibétains s’est rendu dans le village de Hsiaolin où 424 personnes au moins ont été tuées dans des coulées de boue.

Dimanche, le dalai lama avait précisé que sa visite à Taïwan était purement humanitaire. "Je suis un moine, avait-il déclaré, on m'a demandé de faire des prières pour les victimes du typhon et pour la paix. Il ne s'agit pas ici de politique".

Néanmoins, une conférence de presse que le chef spirituel des Tibétains devait tenir lundi, a été annulée précipitamment par le parti au pouvoir parce que "des questions sur la Chine pourraient être posées". 

La Chine considère en effet que Taïwan est une de ses provinces qu'elle récupérera un jour ou l'autre. Taïwan est séparé de fait de la Chine depuis 60 ans, depuis que les nationalistes chinois ont fui leur pays à l'occasion de la prise du pouvoir des communistes de Mao Tsé-toung. Autrefois, la Chine déclarait qu'elle envahirait Taïwan par la force. Aujourd'hui, elle a mis de l'eau dans son vin en disant que cette récupération serait tout à fait pacifique. Les relations entre la Chine et Taïwan se sont quelque peu réchauffées depuis deux ans, depuis l'arrivée au pouvoir à Taïwan d'un parti à la rhétorique nettement moins nationaliste que son prédécesseur. 

Mais la Chine critique cependant la visite du dalaï lama à Taïwan. Peu après l'arrivée du dalaï lama, Pékin avait averti que cette visite "aurait nécessairement une influence négative sur les relation entre la Chine continentale et Taïwan". D'autant plus que le dalaï lama représente le Tibet que la Chine considère aussi comme l'une de ses provinces.

(Jean-Michel Mostaert avec AFP)